Il s’agit d’un comportement de détresse que le chien exprime lorsqu’il est séparé de ses maîtres. L’anxiété de séparation se traduit par un chien qui détruit , aboie et fait ses besoins dans la maison. Généralement, les chiens atteints de ce trouble sont « collants » avec leur maître, ont toujours besoin d’un contact visuel avec leur maître.
Le chien est un animal de groupe. C’est donc un animal spontanément en constante demande d’échanges sociaux, à qui il doit être réservé une place hiérarchique claire (manger en dernier, propre lieu de couchage…), et auquel on doit le plus tôt possible apprendre à rester seul parfois.
De plus, les chiots arrivant dans une nouvelle maison, avec de nouveaux propriétaires, s’attachent très vite à un ou plusieurs individus. Les propriétaires font souvent l’erreur de trop « chouchouter » le chiot à son arrivée (caresses et câlins dès que le chiot les réclame, installation du panier dans la chambre, etc…) et n’effectuent pas le « rejet » nécessaire à la prise d’indépendance du jeune chien. De ce fait, lorsque le chien voit alors partir son seul repère, c’est-à-dire son maître, il devient hyper anxieux et manifeste sa détresse en détruisant et en aboyant.
Par ailleurs, certains comportements du maître favorisent cette anxiété comme les rituels de départ et ceux de retour. Le fait de lacer ses chaussures, prendre son manteau, agiter les clés, de parler à son chien pour le rassurer le rend anxieux car il comprend que tous ses signes précèdent le départ de son maître.
La thérapie comportementale passe par apprendre au chien à se détacher de ses maîtres. Pour cela :
– Ne laissez pas le chien dormir sur votre lit ou même dans la chambre : il doit dormir dans une autre pièce de la maison. De plus son lieu de couchage ne doit pas être un lieu de passage ou une zone stratégique.
– A la maison, évitez de répondre systématiquement aux sollicitations du chien pour des caresses ou des jeux : l’initiative du jeu ou de la caresse doit venir de vous, même si vous le réveillez pendant son sommeil. Diminuez les caresses « gratuites », gardez-les pour récompenser une bonne action : trop de caresses le maintiennent dans un état infantile et l’empêche de devenir autonome.
– Favorisez le contact du chien avec plusieurs personnes et non une seule.
– Passer un peu de temps dans la pièce où vous désirez l’enfermer, afin qu’il n’associe pas par la suite cet endroit avec votre départ. Habituez-le à y passer de plus en plus de temps même lorsque vous êtes dans la maison hors de cette pièce.
– Avant votre départ, enfermez-le dans cet endroit si vous ne le laissez pas en liberté et restez pas trop loin pendant au moins 10 minutes afin qu’il sache que vous êtes là.
– Ne répondez pas à ses appels et à ses pleurs, même pour le gronder car il associera votre retour vers lui à ses appels et non ses appels à la réprimande.
– Lorsque vous venez le chercher, ne lui faites pas de câlins et ne le laissez pas vous faire la fête: ignorez-le pendant 10 bonnes minutes.
– Brisez les rituels de départs et de retour.
– Avant de partir, ignorez votre chien pendant un certain temps, afin que l’absence de contact avec vous se produise avant et non au moment du départ. Avant de claquer la porte, ne lui parlez pas avec des phrases du type: « sois-sage, je reviens tout de suite »,
– A votre retour, s’il vous fait la fête, ignorez le. Le contact doit être rétabli à votre initiative quelques minutes plus tard.
– Manipuler clés et manteau à des moments qui ne correspondent pas à votre départ
– Si à votre retour, votre chien a commis des dégâts, ne le punissez pas. Gardez votre calme, ignorez-le, envoyez le se coucher dans son panier et nettoyez en son absence et hors de sa vue sinon il prendrait ce geste pour une marque d’attention à son égard.
– Vous pouvez également laisser en sourdine la télévision ou la radio qui l’apaiseront lors de votre absence.