Le chat Bouché ou SUF : syndrome urologique félin
Les affections du bas appareil urinaire du chat (vessie et urètre) sont à l’origine de symptômes caractéristiques que vous avez pu constater sur votre animal :
Abattement et plaintes: le chat est apathique, fatigué et miaule d’une façon inhabituelle.
Pollakiurie :nombreuses mictions avec émission d’urine en faible quantité, précède l’Anurie, quand le chat ne peux plus du tout uriner.
Strangurie :manifestation de douleur pendant la miction
Dysurie :l’animal se met en position de miction sans uriner ( accroupit, parfois en dehors de la litière
Hématurie :du sang est présent dans les urines
Malpropreté : gouttes d’urines ou sang en dehors de la litière
Léchage de la zone ano-génitale
Attention la polyuro-polydipsie (le fait de boire plus et d’uriner en plus grande quantité) n’est JAMAIS un signe d’affection du bas appareil urinaire.
Il ne s’agit pas d’une seule pathologie mais d’un syndrome c’est à dire que plusieurs maladies peuvent être à l’origine de ces mêmes symptômes. Par ordre d’importance ces pathologies sont : la cystite idiopathique, les calculs urinaires, les tumeurs vésico-urétrale et les infections urinaires.
Les animaux les plus touchés par les 2 premières causes sont les jeunes mâles, castrés sédentaires et en surpoids….
La cystite idiopathique
Elle représente 65% des cas de SUF chez le chat. Idiopathique est le terme scientifique qui signifie que la cause est inconnue. Donc la pathologie la plus fréquente en cas d’atteinte du bas appareil urinaire félin est aussi la moins comprise !
Dans ce cas, l’inflammation vésicale semble être spontanée alors qu’aucun agent pathogène ne peut être mis en évidence.
Les symptômes durent en moyenne 5 jours et sont souvent améliorés avec des anti-inflammatoires et antispasmodiques.
Cette pathologie a tendance à être récidivante. L’anxiété et le stress pourrait être des facteurs déclenchant et aggravant de cette pathologie. En effet, il semble que la fréquence de ces cystites diminue chez certains animaux grâce à la mise en place de traitements employés dans les troubles anxieux tels qu’un enrichissement du milieu de vie, une réorganisation de l’espace ou encore un changement du mode de distribution des aliments…
On recherche alors si d’autres signes d’anxiété sont présents chez votre animal (boulimie, diarrhées chroniques, léchage intensif, agressivité dans certaines situations ou à certains moments de la journée…) et on tente, si c’est le cas, de déterminer l’origine de ce stress.
Certains traitements peuvent être entrepris en prévention: donner un aliment adapté ( gestion du pH, des sels minéraux, des matières grasses,…), éviter le surpoids, utiliser le Feliway, le Zylkène ou un aliment en contenant ( type Hill’s c/d stress)
Les calculs urinaires:
En 2 ème position par ordre de fréquence, environ 30 % des cas.
Chez le chat, une modification du pH des urines peut provoquer l’apparition de cristaux urinaires. Par agglomérations avec des débris cellulaire ces cristaux forment des calculs. Les calculs provoquent une inflammation importante de la vessie et une irritation des voies urinaires.
Chez le mâle, la présence de ces calculs peut même engendrer une véritable obstruction des voies urinaires car l’urètre a un faible diamètre. Cette obstruction empêche l’urine de s’écouler et secondairement stoppe le fonctionnement des reins. Le chat arrête de se nourrir, il semble particulièrement abattu et peut présenter des vomissements ainsi que de graves troubles cardiaques. Si aucune mesure n’est prise, l’insuffisance rénale et ses conséquences peuvent entraîner la mort du chat en seulement quelques jours!
Diagnostic:
Plusieurs examens sont nécessaires à la mise en évidence de calculs urinaires :
– La palpation de la vessie par le vétérinaire permet parfois de révéler une douleur ou de déceler une vessie anormalement grosse (globe vésical) dans les cas d’obstruction des voies urinaires
– Une bandelette urinaire peut mettre en évidence la présence de sang dans les urines ainsi qu’un pH inadapté
-Un examen microsopique des urines révèle la présence et le type de cristaux
– L’échographie permet de visualiser les calculs vésicaux mais également des cristaux présents en grande quantité formant une sorte de “sable” dans la vessie.
Traitement:
L’alimentation joue un rôle primordial dans cette pathologie. En fournissant une alimentation adaptée, on stabilise le pH urinaire et l’on diminue la quantité de déchets à l’origine de la formation des cristaux.
Si des calculs de grande taille ont été mis en évidence, une chirurgie sera souvent nécessaire. Elle consiste à ouvrir la vessie, en retirer les calculs et à en réaliser un rinçage méticuleux afin d’éliminer les calculs de petite taille et les cristaux qu’elle peut contenir.
Cas de l’obstruction de la vessie ( chat « Bouché »):
L’obstruction urinaire constitue une véritable urgence : le chat doit être “débouché” le plus rapidement possible afin d’éviter l’installation d’une grave insuffisance rénale et de toutes ses conséquences. Le chat doit être endormit et placé sous perfusion.
Pour ce faire, le vétérinaire va introduire une petite sonde dans les voies urinaires du chat “bouché” en essayant de repousser le calcul obstruant l’urètre, puis la vessie est rincée. Cette sonde est ensuite maintenue en place, parfois pendant plusieurs jours, jusqu ’à ce que l’inflammation des voies urinaires diminue et que l’urètre devienne à nouveau perméable. Ce traitement doit parfois être renouvelé et peux conduire jusqu’à l’amputation de la partie la plus étroite du pénis ( uréthrostomie), c’est une chirurgie lourde et qui nécessite des soins.
Les tumeurs:
Représente environ 2% des cas. Les cellules tumorales peuvent être retrouvées de façon intermittente dans les urines. Mais l’examen le plus sensible est l’échographie qui permet de voir une modification de la paroi vésicale. Une analyse histologique permet le diagnostic de certitude. La thérapie dépend du type de tumeur et de son évolution. Elle est adaptée au cas par cas.
Les infections urinaires :
Sont peu fréquentes chez le chat environ 1% des cas. Attention cette statistique n’est vrai que pour les chats sains. La densité naturellement élevée de l’urine du chat est une barrière naturelle très efficace contre la croissance bactérienne.
Mais certaines pathologies à l’origine d’une dilution des urines (notamment insuffisance rénale et diabète) favorisent le développement d’infection urinaire. De même une modification des voies urinaires, des anomalies anatomiques, un dysfonctionnement sphinctérien sont des causes favorisant les infections urinaires.
Le diagnostic passe une analyse des urines prélevées de façon stérile. Une analyse faite avec des urines recueillies suite à une miction n’est pas fiable. Les bactérie retrouvées peuvent être des contaminants exogènes.
Une antibiothérapie de 15 jours minimum est le traitement de l’infection urinaire.
Votre clinique Vetovie